salut Keyser
Théâtre.
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Une spirale de la séquestration.
Le Théâtre Inutile est le premier invité en février de la Maison du Théâtre, avec "Huis clos", une pièce de l'écrivain philosophe Jean-Paul Sartre.
Mise en scène austère, style sobre, acte unique. Le "Huis clos" de Sartre, pièce rédigée en seulement deux semaines en 1944, décrit la coexistence de trois "criminels", Garcin, Inès et Estelle, ensemble en enfer pour ce temps infini que constitue l'éternité. Inéluctablement soumis à cette terrible spirale d'un lien mutuellement belliqueux - chacun se trouvant à la fois pensé, jugé, possédé par l'autre en même temps qu'il le possède - ces trois personnages deviendront tour à tour tortionnaires... et victimes des autres. C'est là, fausse proclamation d'anti-humanisme ou d'une morale du désespoir, que Sartre lâcha sa célèbre réplique: "L'Enfer, c'est les autres". Démontrant à certains égards le tragique de la condition humaine, Sartre reprend ici un thème développé dans son ouvrage "L'Être et le Néant", à savoir que "le conflit est le sens général de l'être pour-autrui". Porté successivement par l'envie, le détachement, l'inimitié, la mauvaise foi et la "bonne conscience", chaque protagoniste s'illusionne et trompe l'autre, sans jamais parvenir à sortir de cette logique de la séquestration. "Les héros, dit Sartre, sont des libertés prises au piège, comme nous tous." Ce à quoi répond Nicolas Saelens, auteur d'une mise en scène complètement étouffante: "c'est un extrême comme celui de la guerre où l'Homme doit assumer sa liberté dans les clôtures de l'absurde."
a+ rago
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